Rabat – Lorient : l’épopée !

Depuis le 29 août JASMIN est au ponton en Bretagne sud, précisément à Lorient, après une traversée de près de  trois semaines, une belle aventure humaine, culturelle et sportive.

Entre ces 2 images,

1100 milles

Jasmin à Rabat

samedi 11/08/12 9h00

 2 continents

Arrivée à Lorient

jeudi 29/08/12 20h

Quelques moments forts et des souvenirs à partager…

Partis à 5 de Rabat le 11 août sous une brume légère, nous avons rapidement affronté une mer croisée assez forte et vent du nord dans le nez pendant les trois premiers jours.

Le bateau retombait en tapant bruyamment dans les vagues et tous les marins ont été malades durant le début du voyage. Une première étape de 350 milles environ qui ne fut donc pas toujours agréable même si le soleil n’a pas fait défaut.

Le 13 au soir nous avons doublé le cap st Vincent,

pointe sud-ouest du Portugal, dont les falaises sont impressionnantes.

Le capitaine en a profité pour hisser le pavillon portugais.

 

 

 

 Le bateau escaladant les vagues Le cap São Vicente

Arrivée le 14 à Cascais, à l’embouchure du Tage : une ville cossue dont la marina a abrité un temps les régates de l’America’s cup !

 « 500 ans de découvertes » Cascais   Rue des navigateurs

Le lendemain nous avons visité un petit bout de Lisbonne distante de 25km.

Grande balade dans le quartier populaire de l’Alfama, dont les étroites ruelles en pente et les escaliers font penser à Montmartre.

Nous avons très envie de revenir dans cette magnifique ville, trop rapidement aperçue.

 Un navire sous grand pavois à quai sur le Tage
 Par la rampe comme un gamin d’Paris ! Les fameux trams de l’Alfama 

D’ailleurs le Portugal en général nous a particulièrement séduits !

De la mer nous avons découvert une côte sauvage souvent faite de falaises escarpées ou de belles plages de sable qui semblent très accueillantes …  n’était-ce les forts rouleaux qui les bordent, rendant la baignade périlleuse voire impossible !

Mouvements dans l’équipage au départ de Cascais :

de G.à D : Jonathan arrive, Anna part ;

Marc, Marion, Benjamin.

Florence est le photographe

 

 

16 – 17 août : après avoir admiré les Îles Berlingas et le superbe fort st Jean au large du cap de Peniche, nous arrivons à Nazaré.

Tout le secteur est spécialisé dans les fruits de mer (poulpes, homards, …) pêchés au casier, (qui sont donc légion tout le long de la côte, ce qui nécessite dêtre très vigilant !)

Nazaré

Un port de pêche très actif et agréable,avec une minuscule marina  avec l’essentiel, tenue par un couple d’Anglais qui vit sur son bateau.

Jasmin au ponton

La ville depuis les falaises : un point de vue fabuleux ! Au fond on aperçoit le port et sur la plage, les séchoirs.

Sur la plage, sous l’oeil vif d’une matronne, des poissons et des poulpes soigneusement étalés sèchent au soleil, libérant une forte odeur.

Une étonnante tradition à l’heure du congélateur…

Sur les murs qui longent la route d’accès aux entrepots de pêche du port, de nombreux navigateurs ont laissé une trace de leur passage. (On voit aussi parait-il cette sympathique coutume à Horta aux Açores).

 

 

 

Le 18 août, départ vers Porto, célèbre (un peu) pour son pont Eiffel et beaucoup pour son magnifique vin évidemment !

Nous mouillons dans la marina de Leixoès, à l’entrée du fleuve Douro, située dans un immense port de commerce et port de tankers auprès desquels on se sent bien petits ! Pas très très agréable, cette fois.

La météo s’est beaucoup améliorée depuis le départ même si le vent est toujours au nord, donc en plein nez pour nous !

Le 19 nous retrouvons François venu nous rejoindre pour une semaine. Par contre Marion nous quittera le 21 août lorsque nous lèverons l’ancre pour Baïona.

 Les fameux azulejos, qui ornent maints bâtiments dont la gare

 

Nous ne pouvions décidément pas quitter Porto sans l’avoir visitée ni surtout sans avoir goûté son fameux breuvage cramoisi…

 

Un fin connaisseur nous avait conseillé la visite des caves de la maison Taylor.

Pas de doute voici une note très « british » !

En effet beaucoup de commerçants anglais s’installèrent à Porto au XVIIIème siècle et développèrent le commerce du vin vers la mère patrie, d’où les appellations anglo-saxones des crus.

 

 

 

Nos balades ont parfois nécessité un petit 1/4 d’heure de repos à l’ombre des arbres …

Mais le moral est toujours resté au beau fixe et l’appétit, parfois chahuté par la houle à bord, retrouvait à terre tout son potentiel …

A chaque étape nous avons hautement apprécié l’excellente chère portugaise : la fameuse bacalhau à « toutes les sauces » (pour le meilleur), les calamars à la plancha, le poulpe en salade, les fromages de brebis ou de chèvre succulents, la charcuterie : l’embarras du choix !

Les pâtisseries mettent aussi l’eau à la bouche en accompagnement du café ou au dessert : pastel de nata, cakes au citron… Le seul qui n’a pas trouvé grâce est sans doute  « l’ovos molles », gâteau pâteux aux oeufs et sucre que nous avons trouvé quasi immangeable ! Le pain est lui aussi excellent.

Petits échantillons des délices goûtées…

  bacalhau frite   bacalhau grillée   calamars à la plancha
  salade de poulpe   calamars poêlés   omelettes frites
 

Pour tenir le coup et lutter contre les éléments il nous fallait bien ça !

Il faut dire que plus on remonte vers le nord, plus les températures baissent, même si le soleil est le plus souvent au rendez-vous. Il ne nous quittera vraiment qu’à la Coruña où un petit crachin celtique nous a obligés à nous vêtir chaudement, de même que la nuit durant les quarts.

Ci-dessous les divers membres d’équipage qui ont tour à tour rejoint ou quitté le bord :

Marion Jonathan François
Philippe Benjamin et Anna Flo
Observez aussi la barbe du Capitaine Marcusqui s’allonge autant que la distance vers la France diminue !  

A ce pannel il manque Rolland arrivé à la Coruña lorsque j’en suis partie !

Après Porto, qui nous laisse d’excellents souvenirs, nous avons gagné Baïona : « buenos días, España !

Déjà le 22 août.

La marina est accueillante contrairement à celle de Leixoès, trop confinée au fond de l’immense port.

C’est dans cette ville qu’accosta le 10 mars 1493, la caravelle La Pinta, l’un des trois navires de la flotte de Christophe Colomb, commandé par Martín Alonso Pinzón.

« Grillant » le valeureux Colomb en arrivant une semaine avant lui , il dévoila l’immense découverte des « Indes » !

Cela ne lui fut pas pardonné…

En 1992 fut célébré en grande pompe le 500ème anniversaire de cette épopée qui allait changer la face du monde.

Une réplique du bateau est à flot dans le port et ouverte à la visite :

les 26 hommes d’équipage n’avaient assurément pas le confort de nos modernes navires !

Ils ne manquaient pas non plus de courage pour s’embarquer ainsi à l’aventure.

Dernière étape avant la France, la Coruña. Le départ est donné le 23 août avec un nouvel équipier, Philippe qui arrive en somme en « tenue légère »…car sa valise a été malencontreusement égarée par la compagnie aérienne.

On double le soir même en début de nuit le cap Finnisterre, point le plus occidental de l’Espagne, souvent dernière étape des pélerins de St jacques avant leur retour au pays.

La Coruña a une superbe marina, large et ouverte mais à l’abri de la houle. A recommander.

2 jours de repos nous ont permis de visiter un peu la ville et de goûter encore une fois les spécialités du coin. Arrosés de bière fraîche, les tapas ont rencontré un fort engouement de l’équipage : chicharrones (sortes de rillettes de porc), salade de poulpe, salade tiède de museau de porc à l’ail, tortilla… nous avons tout apprécié !

De près la Tour d’Hercule, phare de la Coruña, est très impressionnante.

Hauteur totale de 55 m, dont 34m sont dus à la fabrique romaine et 21 m à la restauration réalisée en 1788 pour moderniser le système de signalisation maritime.

Il date de l’Antiquité (même s’il a été remanié plusieurs fois) et il a été classé au patrimoine Mondial par l’Unesco en  2009.

C’est l’amer le plus remarquable de la baie et un lieu de promenade prisé au bord de la côte.

Le fort San Anton, sentinelle qui veille sur le port, est devenu musée archéologique et présente des collections lapidaires très intéressantes, des pièces d’orfèvrerie trouvées en Galice et bien d’autres choses passionantes, telles une citerne souterraine qui permettait d’avoir de l’eau en cas de siège ou un barque en peau et ossature bois.

La marina  L’entrée de la marina et la baie vues du fort
 Expo lapidaire dans les casemates  Colliers en or

Arrivant par l’aéroport de St jacques de Compostelle, Rolland nous a rejoints le 25 août, accompagné par Philippe qui avait été y chercher sa valise retrouvée !

26 aout : fin du voyage pour François, Jonathan et Florence partis vers d’autres horizons tandis que Philippe, Rolland, Benjamin (très fidèle marin de Jasmin !) et le Capitaine Marcus levaient l’ancre pour l’ultime étape, une des plus longues aussi tout comme celle du départ (environ 350mn).

De ce dernier tronçon je n’ai pas de photos car trop occupés à manoeuvrer, les marins n’ont pas pris le temps d’en faire !

Beaucoup de vent et une traversée un peu mouvementée par la déchirure de voiles malmenées par les éléments et de bouts qui ont lâchés intempestivement…Tous commencent à fatiguer (et l’équipage aussi d’ailleurs !)

Arrivée à port Kernevel

en début de soirée le jeudi 29 août :

j’étais là guettant les marins en sirotant une bière…

Au fond l’ancienne base des sous-marins devenue la Cité de la Voile Eric Tabarly

Le lendemain les marins ont pris le train vers Paris, tandis que le Capitaine et moi rangions, triions, nettoyions et vidions le bateau après une année de vie au Maroc et trois semaines de navigation.

Il nous a fallu pas moins de 5 voyages avec le chariot plein à ras bord pour déménager les affaires jusqu’à la voiture !

Ensuite nous sommes rentrés nous aussi vers la Capitale le samedi 30 à l’heure du laitier.

 Ainsi la boucle est bouclée.

JASMIN désarmé

à son nouveau port d’attache

attendant le retour du Capitaine…

 

Et pour finir ce récit, je vous livre en vrac les surprises, les joies et autres bizarreries du voyage :

Record de vitesse de Jasmin saisi au vol par l’objectif : 9.2 noeuds ! Le capitaine était ravi bien sûr.  A Porto, à la fin du repas, le patron (accordéoniste à ses heures) nous offre de la gnole dans un petit tanker glacé
 A Lisbonne dans la petite boutique consacrée exclusivement à la sardine : pourquoi ?   A Lisbonne pochoir anti pickpocket sur les murs
 
Un pirate plus vrai que nature

attend au détour d’un bar

Un sanctuaire kitch avec moulin,

lotus, bougie …et croix

 Le cake de voyage de notre fournisseur préféré, au rendez-vous quelles que soient les circonstances ! Clap, 2ème : les mêmes à table ! Fameuses les rillettes non ?
A la Coruña, avec le dernier Tofinou (16m) : la classe !  Le patron du chantier était là en personne…  La visite des dauphins, joueurs impénitents.
A la Coruña, les vitrines de poulpes et autres fruits de mer donnant sur la rue… Les champignons de Paris entiers… mais coupés en lamelles !

Bref une virée des plus sympathiques que ce Rabat – Lorient.

On reviendra !

One thought on “Rabat – Lorient : l’épopée !

  1. Contents de savoir le Jasmin à bon port ! Nous rentrons du Portugal qui nous a aussi séduits… Lisbonne, Cascais, Nazaré,Aveiro, Porto… que de beaux sites ! A bientôt d’autres nouvelles, bises à vous deux

Répondre à Marie-Paule et Dany Annuler la réponse

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