Improbable rencontre.
Nous avons souvent rencontrés au ponton beaucoup de couples entre deux âges chargés de famille et qui s’arrêtent à la marina de Rabat comme dernière étape avant la traversée de l’Atlantique vers les Antilles. Ils réalisent ainsi leur rêve : une grande virée à la voile durant une année sabbatique. Alors ils mettent en location, ou parfois même, vendent leur maison, leur voiture et s’endettent lourdement. Tout cela pour acheter le bateau, souvent un catamaran de 38 à 45 pieds (11,60 à 13,70m environ), vaste bateau réputé stable, idéal pour une famille.Kinésithérapeute, infirmier, agent commercial, professeur, … (et bien sûr aussi de nombreux retraités), nous en avons vu passer des candidats au départ ! C’est ainsi que nous avons retrouvé Sébastien, amarré à dix mètres de nous à peine. Je dis que nous l’avons retrouvé mais en fait nous ne le connaissions que par ouï-dire. L’hiver dernier, il avait acheté un cata en Croatie et avait voulu le ramener en France. Pour cela, encore novice en voile, il avait fait appel à des amis et des amis d’amis, plus marins que lui, et c’est ainsi que mon beau-frère s’était retrouvé dans l’équipage. Depuis l’eau avait coulé sous la coque : mieux aguerri et fin prêt, Sébastien avait mis les voiles pour le grand départ avec femme et (certains) enfants. Deux chiens étaient même du voyage. Et voilà que grâce au nom du bateau, nous identifions le capitaine ! Nous nous faisons connaitre : poignées de mains amicales, étonnement mutuel, nouvelles échangées, … Et c’est ainsi qu’à plus 1000 miles de nos bases respectives, nous sommes entrés en contact comme voisins, sur un ponton ! La mer est ronde*, on le sait bien ! NB : « La mer est ronde* » : titre d’un ouvrage de Jean-François Deniau, marin et académicien.