Petite parenthèse voile pour saluer l’arrivée ce jour à Yorktown (Virginie) de l’Hermione, cette réplique du navire emmené en 1880 par Lafayette au secours des tout jeunes Etats-Unis.

Ce bateau à voile a été reconstruit à l’identique à Rochefort par une poignées de passionnés qui y travaillent depuis une vingtaine d’années avec acharnement.

Les impressions de Grégoire Lecalot  (cliquer) , marin et journaliste envoyé spécial de France Info

« On a mis 34 jours, là où la première Hermione en a mis 38. On a eu assez peu de mauvais temps, juste quelques épisodes où il y a eu d’importantes rafales. Le bateau a tenu mais je dois dire que c’était impressionnant. Tout craque, tout grince et vous voyez ces immenses mâts de 40 mètres de haut qui bougent, qui oscillent. Le pont se soulève et, à l’intérieur,  les poutres bougent. Mais au milieu de l’Atlantique, il faisait vraiment beau alors on a pu se baigner dans une eau bleue intense par 4.000m de fond. Un magnifique moment de cette traversée! »

Source : France Info

Cela ne nous fait pas oublier nos marins à nous (voir ci-dessous la journée d’aujourd’hui 5 juin 2015).

Le point de 5h33.

Jasmin menait un train d’enfer à 6,5 noeuds. Le vent est enfin de retour ce matin et devrait même monter en puissance à 20/25 noeuds (et plus sans doute sous les rafales) dans les heures à venir.  Jasmin va filer comme l’éclair. Ce sera plus sportif pour les marins.

Ils vont sous peu changer d’heure passant à l’heure de Greenwich (-1h de Paris) plus ou moins autour du 15ème méridien. Pour eux par contre aucun changement visible : ils tiendront toujours la barre durant les quarts ! En bateau le « jet lag »(décalage horaire) est très lent.

Enfin ils ont parcouru environ 45% du trajet. Allez courage marins.

Ce matin au premier point de la journée, on voit que le vent a changé de cap et d’allure : il pousse Jasmin vers son but ! Mollement cependant, de quoi prendre le temps de rêver ou de dormir sans trop de risque pour le matériel.

Date 04 juin 2015 – 02:37 Vitesse 5.2 nds Cap 100° 37° 56′ 47″ N – 20° 48′ 45″

Mais à quoi rêvent les marins ?

Aux sirènes qui les invitent ? Aux baleines chahuteuses de bateaux ? A une femme restée au port ?

Mystère.

Ce matin le vent est très faible et plutôt contraire : ils sont au coeur même de la dépression donc « pétole ». Le moteur a dû reprendre du service pour éviter de sortir les rames ou les palmes…

Malgré cela ils avancent doucement vers le but : déjà 250 milles parcourus au point de 2h43 ce matin.

Ils ont sans doute conservé le système de quarts de 4h appliqué lors du départ des Antilles, le Capitaine étant  à son poste de 0h à 4h du matin puis l’autre marin les 4h suivantes etc…

Le pilote automatique est un bon auxiliaire pour soulager un peu l’attention et permettre de se préparer une soupe ou un café durant le temps de veille. Rien de meilleur qu’une boisson chaude pour recharger les batteries et combattre le froid.

Un grog peut-être ?

Hier soir petit message :

« Vu 3 baleines- Pas de vent. Tout va bien ».

Les baleines sont en effet nombreuses dans la zone des Açores qui est un véritable sanctuaire pour les cétacés. C’est l’espèce « rorqual boréal » (cliquer) qui peut atteindre entre 12 et 16m de long et pèse jusqu’à 20 tonnes. Espérance de vie 74 ans !

Certains marins rencontrés par Marc à Horta en avaient fait la triste expérience : dégâts importants sur le safran et belle frayeur !

Espérons que nos marins ne les verront pas de trop près…

Ils sont donc partis depuis hier  vers 11h.

Le point de 3h02 ce matin donne une vitesse du bateau à 5 noeuds, vent de travers de 7 à 10 noeuds qui pousse les marins. Vive le spi !

Pas de grosse dépression en vue pour les jours à venir ; peu ou même très peu de vent -mais dans le bon sens dans l’ensemble- plus frais jeudi car venant du nord ; des vagues entre 1,3m et 1,8m de creux maximum. Une vraie promenade de santé pour marins pépères.

Courage : plus que 1090MN.