8 – Jersey

Voici la dernière étape de notre périple 2023 sur les côtes britanniques.

Faute d’une météo favorable nous avons shunté Sark à 2 pas de Guernsey : cette ile minuscule n’a pas de port mais seulement des bouchons et aucune véhicule à moteur n’y circule. Magnifique balade à faire mais ce sera pour plus tard…

Cap vers Jersey en famille le 17 juillet : 30milles. Certains ont du vague à l’âme pendant la traversée…

Le port de Saint Hélier n’est pas très avenant, entouré d’usines et autres lieux industriels, mais après la première impression négative, le tour du port s’avère plutôt sympa et on est vite en centre ville.

Le marché couvert

On était contraints par le départ le 20 juillet des enfants donc on a visité les lieux les plus proches comme le chateau Elizabeth.

Le lieu a d’abord été un prieuré puis est devenu forteresse sous Elizabeth 1ère et a depuis servi bien des fois comme caserne et défense, y compris lors de la dernière guerre : il reste notamment un vilain donjon de béton construit par les Allemands.

A marée haute c’est une ile, accessible par un véhicule amphibie datant de la dernière guerre : une courte traversée et nous voilà de l’autre côté. On peut aussi marcher sur une petite jetée sur 1km à maréee basse.

Un amusant petit film est projeté dans le « bus » : des soldats en costume d’époque assis dans le bus répondent à leur chef qui les interrroge sur la sécurité : gilets de sauvetage, sortie de secours etc…

Une des casernes et la minuscule chapelle désaffectée sise sur un piton rocheux sur la jetée. Ci-dessous vue générale depuis le donjon et le petit salon de thé

La visite et la vue du sommet sont assez intéressantes mais rien d’inoubliable cependant. Au donjon des poussins goélands sur le mur d’enceinte…

Nous avons aussi visité un magnifique jardin après un court trajet en bus. Un manoir pas vilain et des communs superbes…

Samares Gardens est un jardin botanique très agréable et varié : pelouses, jardin en carrés, verger, jardin japonais et même jeux pour enfants… : on ne s’ennuie guère à parcourir le jardin.

Le jardin japonais

Pour terminer la journée nous sommes allés jusqu’à la mer toute proche. Marée basse qui oblige à marcher pour se baigner… En chemin nous avons vu une girouette très drôle…

Autre visite passionnante, sur le port même, le sympathique petit musée maritime.

Tout dans ce lieu est à toucher, à essayer, à ouvrir : petits placards, portes, sifflets et alarmes, films d’animation, bateau pirate, navigation de maquettes sur un bassin etc…sans parler des déguisements proposés à l’entrée.

Fonds sous-marins réalisés au crochet ou aiguilles: sans doute des centaines d’heures de travail!

Partout, beaucoup d’imagination, de créativité, d’objets détournés tel cet automate de 2,50m au moins, fait de divers poissons, crustacés ou objets marins qui se met en mouvement dans un bruit de ferraille lorsqu’on passe devant…

D’autres automates cette fois minuscules (3cm maximum) sont à découvrir le long du parcours cachés dans des présentoirs : l’un d’eux est un nageur équipé de palmes qui agite ses jambes lorsqu’on appuie sur un bouton…

Bref un moment inoubliable pour petits et grands…Nous y sommes d’ailleurs revenus lors du retour à Jersey quelques semaines plus tard avec un autre de nos enfants et sa famille. On découvre toujours quelque chose qu’on n’a pas vu la première fois !

Jouxtant le musée un salle présente les 12 tapisseries (2mx1m) réalisées par les 12 paroisses de l’ile au cinquantième anniversaire de la Libération en 1995. Ces broderies racontent la vie sous l’Occupation durant cinq longues années, les mille anecdotes vécues par les habitants et les vicissitudes de la guerre…

A la fois superbement réalisé mais aussi très émouvant car d’un grand réalisme !

Nous avons complété la visite de Jersey par les tunnels de guerre, 3km de couloirs souterrains creusés par les prisonniers pour abriter un hopital et des lieux de vie des Allemands, largement évoqués par les tapisseries du musée.

On y découvre la vie des soldats et des prisonniers de guerre dans l’atmosphère froide et angoissante de la vie sous terre. Une période difficile à vivre entre collaboration et privations, faite de bravoure et de trahison…

Voilà donc terminée notre balade dans les iles britanniques ou la côte sud : les Scilly, Guernsey et Jersey nous ont enchantés cet été. Jardins, musées, randonnées et rencontres familiales et/ou locales ont été très enrichissants sans parler des nombreux fish and chips arrosés de bière ou des crabes mayonnaise vraiment fameux !

Petit résumé de notre balade

A l’année prochaine pour d’autres aventures maritimes.

7 – Guernsey

Belle traversée le 5 juillet sans trop de vent…mais des vagues entre 1,60 et 2m de creux tout de même !

Arrivée à Guernsey à st Peter Port. Les services du port sans nous laisser souffler nous font payer les redevances puis nous désignent une place qui s’avèrera très agréable avec vue sur l’entrée du port autant que sur la ville toute proche.

Le point particulier de ce port est un seuil qui à marée basse retient l’eau dans le port mais interdit totalement la sortie des bateaux car une marche de 60cm se forme.

A marée montante, remplissage du port par dessus le seuil

Nous avons quelques jours devant nous avant l’arrivée de la famille…Nous en profitons pour commencer la visite de St Peter Port puis plus loin sur l’ile.

Dans Candie Garden qui surplombe la ville, la librairie Priaux qui contient tous les ouvrages de Victor Hugo, tout près de sa statue…

Castle Cornet, un fort de défense de la ville à l’entrée du port

Des piscines d’eau de mer le long d’un sentier à la sortie de la ville : l’eau n’est pas si chaude (pour nous !) mais trouve preneurs…

Nous sommes frappés par tous les noms de lieux ou de rues écrits en français, souvenirs d’une lointaine époque où les iles anglo-normandes appartenaient encore à notre pays…On retrouve encore le français dans la langue traditionnelle guernesiaise ou jersiaise, une variante de la langue normande parlée sur le continent mais peu usitée aujourd’hui. « Bianvenu »

Le clou de la balade à St Peter Port est évidemment la maison d’exil de Victor Hugo, Hauteville House, où il vécut de 1851 à 1870. Nous l’avons visitée le 14 juillet avant de trinquer à notre bien-aimée France !

Donnée par une arrière petite-fille de Hugo en 1927, la maison appartient aujourd’hui à la Ville de Paris.

Côté jardin on donne sur le port et la mer : des vues saisissantes.

Notre illustre auteur s’était même réservé l’étage supérieur, « le look-out », où personne n’était autorisé à venir…sauf ses 2 petits-enfants dont il a la garde après le décès de son fils Charles.

Le look-out, nid d’aigle si cher à Victor…

Ici sont nés parmi les plus grands chefs-d’œuvre de Victor Hugo : la Légende des siècles, les Misérables, les Travailleurs de la mer, l’Homme qui rit, le Théâtre en liberté, l’Art d’être grand-père …

La maison est très sombre dans l’ensemble et très chargée question décoration qui fut pensée par Hugo lui-même, très hétéroclite, de diverses époques et pleine de symboles sans parler des rappels par de nombreuses initiales du maitre des lieux. C’est parfois étouffant…

Voir pour info https://www.maisonsvictorhugo.paris.fr/guernesey

La chambre d’Hugo lui-même

A quelques maisons de là dans la rue Hauteville habitait la maitresse d’Hugo, Juliette Drouet qu’il lui était du coup très facile de rencontrer…

Le jardin

Nous quittons Hauteville House pour aller manger un fish and chips très attendu.

Nous partons en rando vers le nord de l’ile, en partie en bus à l’aller mais retour jusqu’à st Peter à pattes : ce jour-là on a fait au moins 20km…

Magnifiques plages, dolmens, parfois jolis cottages anciens…On se balade au soleil : c’est agréable. Un superbe golf donne sur la mer tout au nord de Guernsey.

Dolmen de la Varde, 2500ans avant JC

Un autre jour nous avons visité « the little chapel », une réplique miniature de la basilique de Lourdes, très kitsch mais émouvante, construite par un religieux au XIXème. Plusieurs mini-chapelles sont accessibles en descendant des escalier intérieurs, le tout orné de coquillages et de tessons dont certains provenant du fameux porcelainier Wedgewood, l’équivalent de notre Limoges…

Vu au cours des balades des boites installées devant les maisons où l’on peut acheter « en libre service » des légumes, des plantes ou comme ici d’amusants jouets tricotés. Vous avez bien sûr reconnu en pastel la plus fameuse personne du Royaume Uni…Il faut juste laisser son obole dans la boite prévue à cet effet selon les indications du vendeur.

Visité aussi le jardin de Sausmarez Manor, plutôt laissé à l’abandon selon moi, et qui présente des œuvres d’art…

Tout près du manoir se trouve un mégalithe, une statue de femme en granit d’1,60m dite « la gran’mère du Chimquière » datant d’environ 4000ans avant JC…

Nous terminons la balade en passant le long de jolis cottages fleuris…

Derniers détails amusants : dans les églises anglicanes il y a toujours un coin réservé à l’accueil des petits enfants et à côté un petit « salon de thé » avec des tables où sont offerts boissons et biscuits après l’office : très convivial !

Nous quittons Guernsey le 17 juillet avec la famille direction Jersey pour la suite du séjour.

Nous avons beaucoup apprécié cette ile restée dans son jus dans l’ensemble…

Bientôt dernière étape de ces vacances anglaises : Jersey.

6 – De Fowey à Salcombe

Nous laissons Fowey à regret après une magnifique semaine de balades et découvertes, non sans avoir visité encore un jardin dans le coin, Pinetum Gardens, un conservatoire de divers conifères notamment. Une longue virée en bus pour y accéder mais c’était intéressant.

Ensuite nous avons mis le cap sur Plymouth, situé dans une immense rade. Un peu la capitale des Cornouailles, en tout cas un grand port de commerce, de ferries vers Roscoff ou l’Irlande notamment et de plaisance aussi.

Port de départ de nombreux émigrants fuyant la misère, la faim ou les persécutions religieuses telle la Mayflower, arrivée à Cape Cod aux USA en novembre 1620, après 2 mois de traversée avec tous ses passagers…

Le quartier du Barbican est plutôt pittoresque et sympa, à la fois port de plaisance et lieu de vie avec bars et restaurants, départs des croisières en mer etc…

Nous n’avons pas trouvé la ville inoubliable malgré l’aquarium vanté comme le plus grand d’Angleterre mais celui de Paris nous semble supérieur…Belle visite cependant.

Enfin dernière étape sur les côtes anglaises : Salcombe, 60km environ à l’est de Plymouth.

Au fond d’une ria magnifique bordée de maisons coquettes, c’est un endroit chic comme Fowey, entre mer et campagne.

Mais c’est également un village de pêcheurs dont les ateliers à double entrée, donnant à la fois sur la rue et sur la mer, travaillent encore ou abritent des boutiques très cosy…

J’avais lu dans un guide que se tenait fin avril un festival du crabe tourteau : nous en avons acheté un, fort bon accompagné de mayonnaise maison…

Malheureusement après une belle balade dans le village en matinée, nous sommes restés reclus au bateau tout l’après-midi à cause de la pluie. Nous avons eu droit cependant à un superbe arc-en-ciel après l’orage…

Mais nous avons dû quitter les lieux à notre grand regret dès le lendemain à cause d’une météo capricieuse annoncée pour les jours suivants : or nous devions impérativement traverser vers Guernesey (160km) pour y accueillir les enfants mi-juillet !

Déception de l’équipage car nous serions bien restés 3 ou 4j de plus !

5 – Destination Fowey

Je reprends enfin le fil de nos aventures maritimes après plusieurs semaines d’interruption…

Après Falmouth où nous n’avons pas jugé bon de nous attarder, cap sur Fowey, une petite bourgade sélecte à l’entrée d’une jolie ria et, juste en face, le village de Polruan.

Vue sur Polruan depuis Fowey

Un retour sur le passé pour Marc car il y était venu en séjour linguistique dans une famille lorsqu’il avait 13ans. Souvenirs, souvenirs…

Évidemment il n’a pas reconnu grand chose après tant d’années.

Polruan
Fowey

Mais Fowey c’est aussi le lieu où a longtemps vécu Daphné du Maurier (1907-1989), célébrissime auteure des « Oiseaux » ou de « Rebecca ». Il y a d’ailleurs un impressionnant corbeau sur la place centrale du village et chaque année un festival littéraire en son honneur.

Daphné venait en vacances dans une maison (ci-dessous à droite) louée par ses parents près du carferry qui traverse la rivière puis une fois mariée en 1932 s’est installée à demeure dans le coin.

Comme vous le savez sans doute les Britanniques sont fondus de voile et nous avons vu de nombreuses embarcations de toutes tailles lors de notre virée anglaise et à Fowey particulièrement : entrainement, régate ou plaisance il y en a pour tous les goûts…

Jasmin au milieu de ses pairs face à Fowey : l’annexe était de rigueur pour aller à terre

Nous avons bien sûr goûté à la spécialité des Cornouailles, le pasty, sorte de chausson fourré de patates, navet, oignon et viande : ça tient au corps et ne nous a pas vraiment convaincus !

Agréable balade à pied sur les falaises environnantes où nous avons découvert entre mer et campagne une adorable maison au bord d’un étang, qui nous aurait bien convenu…

Nous y avons passé 8j très agréables.

La suite en dessous en 5bis.

5bis – Eden Project

Depuis Fowey nous avons pris le bus pour aller voir Eden Project, un parc botanique abrité pour partie dans d’anciennes carrières de kaolin dont le port de Fowey était un grand exportateur.

L’originalité du lieu tient aux « bulles » de plastique géantes, façon balles de golf, qui recouvrent les jardins exotiques pour garder au chaud les plantes fragiles venant du monde entier.

Le soleil chauffe les diverses épaisseurs et maintient des températures élevées. Promenades au dessus de la canopée parfois…

Une balade étonnante qui s’achève par les jardins extérieurs : potager, bois et petits chemins où l’on fait d’étranges rencontres…

Un bien agréable moment…

4 – Falmouth

Lors de notre passage cette petite bourgade préparait la « journée nationale des armées » avec force déploiement d’engins militaires, de soldats de toutes armes et de points d’information pour s’engager…

Le point d’intérêt majeur est le musée maritime qui nous a paru un peu pauvre cependant comparé à d’autres.

Certes il y a des bateaux grandeur nature : dériveurs, barques à rames, reproduction de drakkar ou embarcations de secours mais peu de maquettes, d’objets de marine ou de tableaux.

Ci-dessus à gauche le Finn de Ben Ainslie qui a gagné les JO de Londres en voile en 2012. Un Français était 3ème… mais ce n’était Marcus, qui s’est remis à la voile sur un Finn en 2000 avant d’acheter Jasmin en 2011. Depuis lors la série a été supprimée des Jeux.

Le musée fabrique et/ou répare des bateaux dans son propre atelier à l’ancienne.

De la tour tout en haut du bâtiment on voit le port et la ville sur 360°.

Par contre en quittant Falmouth le spectacle était dans le port…

Pour savoir où nous sommes cliquez sur http://marc.limouse.fr/position-spot/