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Depuis Salerne nous avons fait du chemin, descendant le long de la botte par petits bouts pour arriver jusqu’en Sicile.
Etonnants et souvent impressionnants, les nombreux ouvrages d’art qui relient les montagnes tout au long du chemin : viaducs aériens, tunnels, routes de crêtes,…montrent tout le génie des bâtisseurs d’hier et d’aujourd’hui.
La côte est hostile car escarpée, ce qui le plus souvent nous a conduits vers les ports.
Ils sont partout très chers dans ce pays et malgré cela ne fournissent que peu de services. Eau, électricité au mieux ; douches inexistantes, sales, fermées ou en travaux, payantes parfois, et bien sûr, pas de lave-linge (dans 95% des cas, il n’y en a ni au port ni en ville !). Nous avons même eu de l’eau non potable, ce qui était le summum, mais heureusement nos réservoirs étaient encore approvisionnés.
Les tarifs se discutent et régulièrement, après palabre, on grappille quelques euros de ristourne selon le nombre de jours passés ou le simple bon vouloir du marinero. C’est l’Italie du sud !
Pas de grands sites à visiter mais on a longé de nombreux villages de pêcheurs accrochés à la montagne avec leurs caractéristiques propres, avant le saut vers Messine au bout du détroit.
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Bons souvenirs d’Acciaroli, un village touristique dont les 12% de centenaires sont une énigme pour la Science !
Dans un minuscule troquet du port nous avons dégusté une bière fraîche accompagnée d’une assiette de calamars et anchois frits… Délicieux !
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Nous avons fait un stop très intéressant à Cetraro, un village médiéval haut perché.
Ayant pris un bus au vol pour grimper jusqu’au village, nous avons visité un joli petit musée de la vie locale qui présentait un fond cartographique des XV-XVIIIèmes siècles, les fouilles de tombes et du littoral (belles amphores) avec notamment des vues en 3D permettant de voir les détails des objets exposés. Une machine unique en Italie selon le guide. Intéressant.
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Détail d’une tombe avec son couvrant en tuiles plates
Pour une fois nous sommes au mouillage dans la baie non loin du port, face à la montagne ; belle eau claire dans l’ensemble mais parfois des nappes de saletés font regretter d’être là…
Parenthèse écologique : souvent en mer nous avons vu des rejets d’eaux sales, mousseuses ou graisseuses, et nombre d’objets en plastique, tristes témoignages de notre inconscience et notre incurie : bouteilles et contenants divers, feuilles d’emballages, cagettes… sans parler des morceaux de cordes et autre bout(t)s flottant entre deux eaux qui risquent de bloquer l’hélice du moteur.
Bref la mer est sale dans le sud de l’Italie ainsi que dans les ports, où pullulent les méduses comme à Messine.
Et malheureusement à terre c’est souvent aussi peu ragoutant avec des rues entières jonchées de débris et non entretenues, les herbes folles envahissant les trottoirs…
Une image regrettable des villes du sud.
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Maratea nous a accueillis un jour de pluie (voir plus bas la chronique « Orages : ô rage, ô désespoir »).
Son minuscule port est éloigné de tout mais plutôt mignon.
Sur la montagne un Christ de 22m veille sur la contrée (à peine visible à G. ci-dessous), le deuxième plus grand du monde après celui de Rio. Malheureusement ces jours-là il était dans les nuages, ce qui excluait une visite.
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Suite du voyage à Bagnara Calabra.
Ce petit port a pour spécificité ses bateaux de pêche à l’espadon, un poisson qui en amoureux fidèle aide sa compagne harponnée à se débattre pour s’échapper et finit comme elle dans les cales du bateau…
Munis d’un « rostre » comme le poisson qu’ils poursuivent, ils ont aussi un « mat-échelle » d’où perchés dans un nid-de-pie plusieurs marins scrutent la mer pour découvrir le poisson. A l’avant il y a le « chasseur » équipé d’un harpon, prêt à intervenir dès que d’en haut on donne l’alerte.
Au port après la pêche
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A G., le nid-de-pie avec les commandes du bateau . A D., manoeuvres pour s’apponter
Impressionnant de précision, le patron-pêcheur à environ 30m de haut « gare » son bateau comme une vulgaire voiture !
C’est à Bagnara que nous avons pu suivre au bistrot devant un granité au citron la demi-finale Italie-Allemagne dans une ambiance survoltée : les tiffosi étaient à cran !
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Enfin pour terminer, il faut dire un mot du village de Scilla, porte du détroit.
Au pied de la montagne l’antique monstre Scylla gardait l’entrée du détroit côté italien tandis qu’en face en Sicile se tenait Charybde l’autre monstre qui terrorisait les marins.
« Tomber de Charybde en Scylla » était la pire crainte des navigateurs mais ils nous ont laissé gentiment passer…
Au pied du château, d’un côté la plage de Scilla, aux belles eaux turquoises brassées par le courant,
tandis que de l’autre on trouve le port de pêche et la baie où Jasmin est mouillé. Car en effet nous étions à l’ancre avec pour voisin un magnifique yacht à voile.
Pour finir la journée nous avons bu un Spritz, boisson amère à l’orange et au prosecco (le vin pétillant local) qui bien qu’alcoolisée n’a pas permis au Capitaine de voir Jasmin au double de sa taille malheureusement !
Santé !
Au fond, non, ce n’est pas Jasmin…
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Le 14 juillet, on s’est dit qu’il faisait bon être Français…Malgré tout !
L’arrivée à Messine fait partie du prochain épisode.
N’oubliez de lire les précédentes chroniques de la balade 2016 (voile ou visites).