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Nous sommes depuis 2 semaines à Bizerte, blanche et bleue, si chère au Capitaine.
L’immense marina nous accueille sans même réserver, personnel amical et professionnel. Elle est proche du centre qu’on rejoint à pied ou en taxi, moyen habituel du pays pour se déplacer en l’absence de son propre véhicule.
La ville garde les traces du protectorat français, et si de nombreux immeubles sont décrépis, il reste encore de beaux immeubles.
Le canal traversé par un pont levant, véritable artère de la ville qui ne dort jamais, permet aux tankers et gaziers d’approvisionner le pays.
Le plus dingue ici ? La circulation !
Les automobilistes, taxis et mobylettes roulent à fond, sans crainte du gendarme, denrée rare.
Sens uniques ? Ceinture ? Limitation de vitesse ? Inconnus au bataillon. C’est plutôt : « je passe, tu t’effaces » ! Circulez, y rien à voir.
Prenez plutôt une calèche en forme d’œuf : on dirait que Cendrillon va en descendre. Kitsch mais inoubliable !
Les nombreux marchés, couverts ou pas, débordent de fruits et légumes entassés sur des camions ou des étals, branlants souvent, ou posés à même le sol. Monceaux d’olives, piments ou câpres, pêches, pastèques, tomates, aubergines, courgettes et oignons…sans parler des fripes et autres articles de bazar.
Odeurs fortes, couleurs chamarrées, jus puants dégoulinants, tas de restes pourrissants, poubelles débordantes avec des nuées de mouches : on est loin des marchés aseptisés de chez nous !
Tripes ou « roubignoles » de moutons pendouillant à des crochets, têtes au regard vide : tout se consomme, tout se vend dans un joyeux brouhaha. La bête à peine abattue, sa viande trop fraîche est emballée dans un gros papier gris que le liquide peine à crever.
Le poisson est posé sur de la glace, un rien fondante parfois, mais c’est frais en général car approvisionné par les pêcheurs locaux. Les prix de certains poissons comme la lotte défie toute concurrence : ici les gens n’en mange pas et c’est bradé. Crevettes, poulpes, loups, sardines, roussettes… : on voit toutes sortes de poissons dont la taille parfois frise l’indécence et fait craindre la prochaine pénurie des espèces.
Tentés par les spécialités locales ?
Goûtez donc un peu à la salade mechouia, délicieux mélange de tomates et piments grillés et hachés, arrosés d’huile d’olive.
On a mangé dans une gargote des calamars grillés accompagnés de frites maison : superbes. Certes l’huile de friture avait quelques heures de vol mais pour 6€ le repas…
Le sandwich lablebi est garni de pois chiches, olives, thon : de quoi marcher sans peine lors des randos !
La fricassée est aussi très nourrissante avec son petit pain frit rempli de thon, œuf dur et cubes de patate arrosés de harissa, sauce au piment fort.
A bord nous avons fait des bricks, fines feuilles type filo, garnies d’œufs, thon, oignon, câpres et persil, pliée en deux et frite : c’est un régal de sentir la pâte craquer sous les dents, tandis que l’œuf coule…
Et puis les gâteaux et pains divers : on a tout goûté !
Nous avons fait deux fois des randos sous l’égide d’une association locale de protection du littoral. Sympa, toutes générations confondues.
La protection du littoral ? Parlons-en ! Des monceaux de bouteilles et sacs plastiques, canettes, tessons, couches sales, mégots ou sandales dépareillées….on trouve de tout sur les plages et dans certains coins de rues. Pas très avenant ni salubre. Le pays a encore des progrès à faire côté éducation et collecte.
Mais chez nous n’en serait-il pas de même si les ordures n’étaient pas balayées tous les jours ?
Les plages sont souvent pourtant très belles, et parfois éloignées, ne sont pas trop fréquentées surtout en semaine.
Natation, oursinade (les Tunisiens ne mangent pas les oursins), plongée près d’épaves… de quoi passer quelques belles heures sous le chaud soleil tunisien.
Comme vous le voyez, la vie s’écoule tranquillement, entre souvenirs et farniente, à « absorber » un peu de la dense vitalité locale.