Marche…ou brève n°12

« Derniers virages avant parking » comme ils disent en avion…

Départ 9h00 temps couvert et frais.
Reprise de la via Romana XIX, Santiago se rapproche…


Dans la campagne, la culture de la vigne se fait en tonnelle

Traversée de Briallos. Un bistrot a dévié le chemin à son profit. C’est vrai que la couleur des flèches avait légèrement changé, passant de jaune en très léger orange : je suis tombé dans le panneau et arrivé à la porte du bar, ai dû rebrousser chemin (+3km) !
Dans le village c’était jour d’échange des bouteilles de gaz : les vides étaient posées devant les maisons, en attente.

Traversée de Tivo et arrivée à Caldas de Reis. Vu la chapelle Santa Maria de Caldas,

Puis traversée du rio Umia,

Un coup d’œil au lavoir de 1952 (non utilisé) et passage sur le pont romano – médiéval

Belle fontaine à destination des pèlerins.
Vue sur l’église San Thomas la moderne et reprise du chemin.

Pause en route au café Esperon (très bon accueil pèlerin) : même au travers de la vitrine l’empanada semble délicieuse !

Eglise Santa Marina

Aujourd’hui fin de la marche journalière à Varga à l’albergue Varga Bono (accueil professionnel et industriel). Bof…
9h30 de marche pour 25km

ça sent l’arrivée…

Pour l’anecdote, ayant goûté plus qu’à mon tour à la pluie et à la fraicheur depuis un mois, je marche sans quitter mon pull St James : c’est vrai qu’il commence à ressembler à une vraie relique de St Jacques !

Etape 28 du 1er mai. Je reçois un brin de muguet…sur le téléphone.

Départ 7h30 par beau temps frais. Très beau chemin dans la forêt. Je marche jusqu’à Padrón avec André qui habite Porto.

Arrivée à Padrón. Des pêcheurs dans la rivière Rio Sar

et une concentration de motos en ce jour férié

Visite de Padrón. L’histoire de la ville est liée à celle de Compostelle, à la croisée des 2 voies romaines. C’ est selon la légende le lieu où accosta la barque qui transportait le sarcophage de l’apôtre Jacques décapité en 42 à Jérusalem. C’est ici même l’origine du pèlerinage.

Donc stop à l’église Santiago qui renferme « le pedron » (« la grosse pierre »), autel en pierre dédiée à Neptune auquel aurait été amarrée la barque transportant les reliques

et un tableau du voyage de la relique avec les disciples Atanase et Théodore

Le couvent des Carmens

Pour moi, le voyage continue. La marche de l’après-midi se fait dans du grand vent froid de nord donc de face…Brr, il fait pas chaud.

Traversée de Capelana avec des greniers à grain et un lavoir et à nouveau en forêt sur la voie romaine

Arrivée à Faramello. 9h15 pour 25km
Là, problème : l’albergue affiche complet. J’hériterai de la chambre pour handicapé si personne ne se présente avant 20h30. Et par chance ce sera le cas mais grâce à un coup de pouce du destin !

Demain ligne finale : c’est l’arrivée à Santiago. Je suis à 721km depuis Lisbonne…

2 mai 2019 : dernière étape. Je touche au but.

Départ à 7h30. Beau temps mais toujours gros vent froid du nord.
Hier soir j’ai fini par hériter d’un lit, merci Alexander qui c’est désisté et à 20h00 a repris le chemin, l’albergue suivante se trouvant à 2h30 de marche tout de même !

Le chemin s’est élargi : plus de voie romaine maintenant (c’est plus de confort pour le pèlerin). On traverse la forêt et longe des villages.


10h00 c’est l’heure de la pause syndicale : arrêt dans une petite boulangerie où je retrouve des marcheurs de la veille. Petit-déjeuner bienvenu avec comme toujours un jus d’orange, un grand café au lait, un sandwich jambon fromage et une douceur. Le pèlerin est affamé ET gourmand !
Mais il reprend sa marche solitaire.

On se rapproche de Santiago : plus de pèlerins pressés d’arriver.

On traverse une autoroute (ça existe encore) : les faubourgs de Santiago s’annoncent à grands renforts de maisons, d’immeubles et de circulation.

Puis c’est le KM 0 sur le parvis de la cathédrale : on n’en revient pas d’être enfin arrivé ! Les pieds soufflent…


Après avoir validé la Compostela, il est temps de se sustenter. Je retrouve  Alexander attablé et le remercie encore pour son sympathique geste de la veille.

Bilan du voyage :

Les chaussures ont bien tenu, pas de trous dans les chaussettes. Le poncho, un must, très bon investissement bien rentabilisé en 10 jours de pluie. Le sac était très bien, il a su se faire oublier sur le dos mais combien pesait-il ?

29 jours de marche soit 750km ou 18 marathons + 5j de tourisme pour visiter Santarem, Tomar, Coimbra, Porto et Ponte de Lima.
Étape du jour arrivée à Santiago. Les derniers kilomètres sont les plus longs on dirait : 5h00 pour 16km.

Le chemin est fini mais il faut maintenant trouver une albergue pour la nuit et s’occuper du billet de bus pour le retour à Lisbonne. Il y a du monde partout et les places sont chères ici.

Merci à tous de vos soutiens et encouragements pendant ce périple.

A bientôt sur Jasmin

Marche…ou brève n°11

Dimanche 28 avril. J’ai très bien dormi : il faut dire que cette albergue de Mos est en pleine campagne. Je n’ai rien entendu, pas même le chant du coq. Alors quelle surprise de me réveiller seul dans le dortoir : on y était 24 hier à l’extinction des lumières ! Mais où sont-ils passés ?

Dommage que cette albergue soit dans une démarche de mal bouffe (pizza congelée, paquets de chips…). J’y prends quand même mon petit déjeuner 2,5€ (jus d’orange pressée, 2 tartines de pain frais, beurre, un grand café au lait). Mauvaise note pour 2 confitures type cantine mais on ne peut pas être trop exigeant non plus pour le prix.


Départ 8h30, beau temps, soleil et fraîcheur.
10h00 pause à Vilar de Infesta dans un bistrot à tapas. Les anciens sont déjà là à manger du poulpe arrosé d’un vin blanc…

Le chemin passe maintenant devant une exploitation de granit rose : c’est calme, c’est dimanche.

Le recyclage de vieilles chaussures bat son plein : il y en a partout sur tous les murets, sur les panneaux…pas forcément de bon goût mais inventif à tout le moins !

Puis chemin en forêt, étape bien balisée, puis beaucoup de macadam mais le long de routes calmes. De nombreux cafés et beaucoup de marcheurs en pause au bistrot.


Arrivée sur Redondela.


Vue sur le viaduc ferroviaire dit de Madrid.


12h00 messe à l’église de Santiago : pourquoi pas une messe en espagnol ?

c’est une église de style gothique tardif XVIème, un St Jacques Matamore en haut du toit.

Le chemin continue et on découvre la Ria de Vigo.

Ria est un mot galicien qu’emploie les marins du monde entier : c’est une vallée fluviale submergée par la mer (il y en a 19 en Galice) ; les Bretons ont leur propre appellation celtique Aber (aber wrach). Rien à voir avec les fjords qui sont d’origine glaciaire.

Arrivée sur le village d’Arcade ; pose du sac à l’albergue Lameirinas et sa vue imprenable sur la ria.

Balade en ville : il y a un petit port de pêche, des greniers

et de la sangria : santé !

Demain est un autre jour. Santiago se rapproche (moins de 85km).

§§§§

Étape 26 du 29 avril. Voilà un mois pile que j’ai entamé mon périple.

Départ 8h00 beau temps, frais.

Sortie du village fleuri d’Arcade ; très beaux « hórreos » typiques de Galice, ces fameux séchoirs à grain déjà rencontrés ces derniers jours. Les piliers terminés par une galette plate empêchent la venue des rats et autres rongeurs.


Traversée du Rio Vigo par le pont Sampaio et nous revoilà sur la voie romaine XIX


Chemin faisant arrêt à la chapelle Santa Maria duXVème


Puis on suit le Rio Tomega ou dos Gafos sur 10km, zone naturelle aménagée.

Arrivée à Pontevedra, une visite de la ville s’impose.
Église Perigrina XVIII sur plan circulaire en forme de coquille St Jacques avec à l’intérieur une vierge pèlerine

Le couvent San Francisco XIVème était fermé (pose midi).


Flânerie en ville avec le sac sur le dos.

Vue l’église San Bartholomeu


La basilique Santa Maria avec une très belle statue de St Elme tenant un bateau


Et reprise du chemin toujours vers le Nord et traversée de San Caetano.

En chemin vers Barros avec Francisco, un Brésilien

Arrêt à l’albergue Portela de Barros, accueilli par Pedros, un super hospitalier qui nous a improvisé un très bon repas avec grande tablée de 50 convives sous les arbres : soupe, omelette, crudités et vin…On n’a manqué de rien.

Ma voisine de table était une vraie Inuite du Groenland parlant l’anglais, une bout-en-train qui a réussi à faire chanter toute la table dans sa langue. Il y avait aussi des Anglais, des Allemands, des Portugais, des Italiens, des Français… Bref une très agréable soirée et d’excellents souvenirs.

A 10h00 comme tous les soirs extinction des feux.

Après une journée de 8h30 de marche pour 28km on n’a pas besoin de berceuse en général !

A vendredi 3 mai.

Marche…ou brève n°10

Les 2 crédentials remplis de tampons…

Aujourd’hui jeudi 25 Avril : fête nationale portugaise
Départ 7h30 sous la pluie ; chemin détrempé. Arrêt petit-déj à Arcozelo


Passage sur le pont Arco da Geia et on attaque la moyenne montagne sur la voie romaine.

Traversée d’Arco, un village fleuri


Chemin difficile en montée vers le col de la Portela par la voie romaine suivie par les armées napoléoniennes.

Temps de recueillement à la Croix aux Français, là où le Maréchal Soult est tombé dans une embuscade lors de son passage au Portugal en 1809.


Dans la forêt récolte de la sève des résineux

Traversée du village d’Agualonga et arrivée à Rubiaes.

Excellente étape de moyenne montagne. La montée du col de la Portela est très sportive mais intéressante.

La soupe au chou bien brûlante est bienvenue !

6h00 pour 20km : déjà 550km depuis Lisbonne.

Etape 23 : vendredi 26 avril. Voilà déjà 4 semaines que je marche. Les chaussures fatiguent un peu…comme le bonhomme !

Le Portugal est en vacances : semaine de ponts entre Pâques et le 25 avril, fête de la Révolution des Œillets (1974, chute de la dictature Salazar au pouvoir depuis 1933). Donc beaucoup de Portugais à vélo sur le chemin.


Départ sous la pluie à 7h30 puis beau temps à partir de 8h00.


Depuis Porto le pèlerin-type a changé : on le trouve en plus grand nombre, qui voyage en groupe, n’échange pas, ne tisse pas de lien, vit avec son iPhone, et ne prend pas soin des lieux communs dans les albergues. Bref je le trouve moins sympathique !

La sortie de Rubiães, par la voie romaine avec pont romain est superbe.

La traversée de la région du Minho (terre riche et accueillante) est agréable. Beaucoup de Portugais ont quitté cette région pour le Brésil au XVIIIème.
La spécialité culinaire « le caldo verde« , soupe de choux émincé, pommes de terre, oignons, ail et huile d’olive passe très bien le soir.


Le chemin est bien détrempé, les chaussures souffrent (avec leur garantie 10km, j’espère les amener jusqu’à Santiago).

Traversée de nombreux villages avec leurs églises à clocher typique.


Pause sur le chemin à la très belle albergue Quinta Estrada Romana

Encore un pont romain à Pedreira.

Traversée de Arao. Et enfin Valença, place forte XIIIème dans un style Vauban : un stop touristique s’impose.

puis traversée du rio Minho par un pont métallique (style Eiffel). C’est la frontière avec l’Espagne : fin du périple portugais.


On se rend à peine compte qu’on change de pays : tous deux sont profondément européens, pas de poste de douane, de passeport à présenter, même monnaie : que du plus. Il manque peut-être une même langue européenne et cela aurait été parfait .

Arrivée en Espagne en Galice avec la visite de Tui (dire que ces 2 villes se sont regardées en chiens de faïence pendant des générations).


Visite de la Cathédrale fortifiée du XIIIème et de son magnifique cloître.

Enfin un tableau de St Jacques sur un cheval blanc (période de la Reconquista), une statue de St Elme avec un voilier dans les bras.

Balade le long du fleuve, un coup d’œil au lavoir et au couvent des Clarisses et bien sûr…à la marina, .


Arrêt pour la nuit à Tui (après 6h30 de marche pour 22km) à l’albergue Xacobeo (St Jacques) Tui, adossée à la cathédrale en plein centre ville.

Départ 8h15, le temps est couvert, il ne pleut pas mais je constate que depuis Santarem (3 jours après Lisbonne) je n’ai pas quitté le pull !


Et on attaque, ce matin encore, par la voie romaine XIX.

l’itinéraire d’Antonin, dans son jus, l’authentique voie Lusitania avec ses ponts, sa largeur, ses contournements de zone humide, son tracé rectiligne quand c’est possible, ses montées avec ses paliers de récupération, ses bornes km, sa traversée de la forêt. C’est pour dire que cette voie a été bien tracée et bien construite.


Certains aménagements (genre levadas, petits canaux d’irrigation à Madeira) ont été réalisés plusieurs siècles plus tard.


Dans les jardins on peut voir des séchoirs : pour le tabac ? Les fruits ? Les grains ?


Les chaussures souffrent et pas seulement les miennes. Certaines sont abandonnées, d’autres recyclées

On arrive au pays du granit rose, à la ville de Porriño : ici, même les abris bus sont en granit. Merci aux Romains d’avoir initié l’exploitation locale de ce matériau en 72 sous Vespasien.

St Jacques à 100 bornes…encore

Le chemin est maintenant moins agréable le long de la route goudronnée mais peu fréquentée. Fin de la marche pour aujourd’hui à Mos, petit village calme perdu en pleine nature. Un coq y chante mais pas un bruit de voiture, c’est parfait !
7h15 de marche pour 23km. Nuit à l’albergue Santa Anna.

Vue de la terrasse de l’albergue

Je me manifesterai le 1er mai pour la suite.

Marche…ou brève n°9

Mardi 23 avril. Je quitte la jolie ville de Barcelos à 7h00 ; à 7h30 il pleut ; à 7h45 il est temps de s’arrêter pour un petit déjeuner.
A la sortie de la ville, le boulanger est déjà passé pour distribuer les petits pains (accrochés aux portails).

Un arrêt à la chapelle Santo Amaro puis à l’église Santa Maria de Abade.


Il pleut toujours et le pèlerin marche alors que les chantiers sont arrêtés.

Santiago se rapproche (moins de 200 km).


Dans les champs les foins sont coupés : la campagne sent bon !


Traversée de Tamel, les murets des maisons sont fleuris : c’est agréable de prendre 2mn pour les contempler.


Vu la chapelle de Portela, les km défilent et la fatigue commence à se faire sentir. Le marcheur solitaire a plus tendance à s’écouter alors qu’en groupe on parle d’autre chose et on oublie sa fatigue.

Une belle propriété à la campagne pour le tourisme rural


De nouveau on marche sur la voie romaine et c’est fatigant pour les genoux et les chevilles. Le dessous des pieds devient sensible.

Dans un village traversé, les femmes sont au lavoir (image d’un autre temps) : c’est jour de lessive.
Et enfin arrivée à Ponte de Lima : 10h30 de marche et 38km au compteur.

L’arrêt à l’albergue « Casa de Arnado » à côté du pont romain est un pur plaisir. Après cette grande étape, demain sera jour de repos.

Étape 22 : 24 avril. Je visite Ponte de Lima

Une des plus vieilles villes du Portugal fondée en 1125 par Dona Teresa mère du premier roi du Portugal. Un centre vinicole très actif en pleine région du vinho verde.

Le pont romain (piétonnier seulement) a donné son nom à la ville : avec ses 24 arches il est impressionnant ; les légions romaines l’auraient maintes fois traversé

A côté du pont l’église de San Antonio da Torre Velha (XVIIème siècle)

L’église paroissiale Matriz : son superbe plafond à caissons de bois et dans les chapelles latérales, deux retables baroques sont intéressants à voir…

La tour Sao Paulo

Un beau taureau de bronze orne la place : l’Espagne se rapproche !

Plus loin le parque do Arnado permet une pause au calme dans une ambiance japonisante. Jolies serres, labyrinthe végétal, jardin romain…

Très agréable balade.

A noter : chaque année un festival international des jardins semblable à celui de Chaumont-sur-Loire a lieu dans la ville de mai à octobre. Thématique 2019 : « Jardins du bout du monde ».

De quoi reprendre des forces avant de repartir demain. Encore 150km environ.

Rendez-vous le 28 pour les prochaines balades et visites.

Marche…ou brève n°8

Nuit calme à San Honra.

Départ 8h00 beau temps, soleil. La sortie de Porto est très longue, la ville est très étalée vers l’aéroport. Ce n’est pas désagréable, c’est samedi (peu de circulation) et de bon matin c’est calme !
Par contre beaucoup de pèlerins de toutes sortes : les Jacquets avec leur coquille étaient de sortie, qui en tongs, qui sac à dos à 20kg, qui petit sac avec des ficelles mais tous suivant la signalétique européenne, la flèche jaune en direction de St Jacques.

À partir de Gião on retrouve le chemin ancien (que du plaisir) mais le pavé de 15×15 est fatiguant pour les genoux et me voilà arrivé à Vairo.

C’est 13h00 il y a un très beau monastère qui accueille les pèlerins (j’aurais dû m’y poser). Je continue et ne trouve pas l’albergue suivante « Casa de Laura ». Je franchis le pont de Avé

La campagne est belle, bien entretenue, ça sent bon. Des paniers avec oranges et couteaux pour les pèlerins sont accrochés aux portes des maisons.

Panier d’oranges pour les pèlerins

Je passe devant Quinta do Aros (tourisme rural) dans la cour de l’auberge BM, Audi et Porsche Cayenne (chambre à 55€, je ne pose pas mon sac)…Étonnant.

Et c’est comme ça que j’arrive à Sao Pedro do Rates 9h30 après être parti de Porto et 36km au compteur.

L’albergue est super, l’hospitalier au top : pas le temps de finir mon « Boa tarde » que je suis débarrassé de mon sac et me retrouve un verre de vraie citronnade à la main et elle est bonne ! Encore une fois quelle gentillesse.

A Sao Pedro de Rates il y a une très belle église baroque du XVIIIème avec 6 chapelles comprenant 6 statues représentant les douleurs, la 7eme étant dans le chœur.
Ma journée n’est pas finie, je n’ai pas 3€ en poche. Je vais chercher des sous au DAB du village : pas de chance il est vide. Je me rabats vers la boulangerie du coin espérant acheter avec ma carte bleue un gâteau de Pâques à 20€ pour qu’on me rende la monnaie. Finalement le jeune client après moi me propose d’aller en voiture au village à côté. OK.

On fait 6km : panique car je me dis que s’il me dépose et continue son chemin, j’en ai pour 1h30 pour revenir à l’albergue. Mais non, il me ramène et n’a accepté ni monnaie pour l’essence, ni bière.

La fraternité humaine n’est pas un vain mot ici. Merci l’ami.

21 avril, jour de Pâques. Départ 9h15 beau temps chaud et beaucoup de soleil.
Petit dej à la boulangerie : les gâteaux de Pâques s’arrachent.
Faux départ. Les pattes sont fatiguées, la tête aussi semble-t-il ! Après une 1/2h de marche, une voiture s’arrête, on me dit que je ne suis pas dans la bonne direction. Retour à la boulangerie et suite du chemin vers St Jacques sur la bonne voie.

Belle balade, belle campagne, pas de bruits c’est jour férié, les coucous chantent, les autres oiseaux aussi.

Dans les villages les femmes préparent la fête de Pâques en dressant des parterres de fleurs devant l’entrée des maisons.

La com sur Santiago commence à se faire plus dense : « 208km », flèches jaunes plus nombreuses, « Attention, Pèlerins »…

Traversée de Pedra Furada. Là Alexandrina distribue des gâteaux aux pèlerins au bord de la route…C’est amical.


Arrivée sur Barcelinhos. 4h45 pour 18km
Arrêt à l’albergue Amigos de Montanha.
La longue balade d’hier a fatigué les genoux : demain sera jour de repos.

Vue sur la ville depuis la chambrée

Barcelos est de l’autre côté du pont. La ville est très liée aux pèlerins et au chemin de St Jacques. Son pont était le passage obligé du pèlerin.

Un arrêt s’impose pour prendre le temps de visiter, de flâner sur les berges du Rio Cávado, une escale repos. J’en ai bien besoin.

Voir le palais des comtes ravagé en 1755 par le tremblement de terre de Lisbonne,

Le Palais ducal et la tour féodale de Barcelos

L’église Bom Jesus de 1700 : très beau contraste entre granit sombre et plâtre typique de l’architecture de la région.

Le coq : encore une légende étroitement lié au pèlerinage vers St Jacques, légende qui donne au Portugal l’un de ses plus importants emblèmes

Voir peut-être le musée de la poterie, manger une francesinha et une laranjînhas…

Francesinha, sorte de « croque-madame ou croque-monsieur »
nappé de sauce à la tomate et porto : que du bon !

Toute une journée sans sa maison sur le dos : que du bonheur !

Le 25 avril, la brève n°9.

Marche…ou brève n°7

La nuit a été bruyante, l’albergue n’est pas très loin d’une route nationale et je ne suis plus habitué à avoir un bruit de fond.
Beau temps frais, c’est bon pour le marcheur au long cours.
Il y a des similitudes entre un petit marin et un petit marcheur, des moyennes comparables : 25km/j pour le marcheur, 25 nœuds de vent pour le marin – 12,5kg pour le sac du marcheur pour 12,5m pour le bateau du marin…

Traversée de plusieurs villages où c’est jour de lessive : les lavoirs sont fonctionnels et en activité, les femmes y font la lessive des draps et couvertures.

Le chemin suit la voie de chemin de fer : c’est plus calme que la nationale mais plus fatiguant pour les pieds.


OLa campagne se densifie, Porto n’est qu’à 75km, 3 jours de marche pour moi, 1 heure le matin pour les esclaves du travail de la grande banlieue de Porto. Le chemin passe par des lotissements proprets.


Et puis traversée d’un vieux village, Caniços, bien venu pour une pause.

Et puis marcher, marcher et encore marcher : est-ce la fatigue qui se fait sentir ou le marcheur solitaire qui s’écoute trop ?

Enfin San João de Madeira, la ville industrielle, capitale du chapeau et de la chaussure, qui s’est étalée à souhait. La traversée des friches industrielles n’estompe pas la fatigue…

Enfin après avoir longé un vaste hôpital, arrivée en centre ville. Pas d’albergue mais une « Casa da Misericórdia » : ça devrait faire l’affaire.

Je rentre dans le sas d’accueil et prends mon tour ; en face du guichet, un vieux sofa, je pose le sac, m’assois et…m’endors ! Je n’ai même pas entendu la fin des conversations. La dame du guichet me tape sur l’épaule et me demande ce que je veux : un coin pour dormir ?

Admission faite en bonne et due forme, elle me conduit dans une très très grande pièce où sont réunis environ 80 vieilles personnes qui en fauteuil, qui avec des cannes…
Bref un senior ou un senhor de plus ça ne fera pas une grosse différence et demain matin je pourrai me sauver en catimini, ça ne se verra pas.


Elle m’invite à descendre au sous-sol : là une salle vide (40m2) avec dans un coin une pile de matelas, dans l’autre une armoire avec oreillers et draps, me demande si ça ira. OUI..
1/4h après, le lit est fait par terre, extinction des feux, plus un bruit.
Qu’est-ce qu’on dort bien à l’hospice !
Étape du jour 6h45 pour 24km.

.Après une très bonne nuit à l’hospice Santa Casa da Misericórdia. Il est temps de partir. Temps couvert, vent froid.

Ultria, le voyage continue.
Mes derniers compagnons de route (2 australiens et 1 canadienne) m’ont quitté. Ils ont rallié Porto en bus pour se donner du temps de visite.
20 mn après le départ, la pluie s’est mise de la partie. Ça durera toute la journée sans arrêt : vive le poncho

Belle église à la façade couverte d’azulejos

Lors de la traversée de Lourosa, j’entends du bruit dans un hangar d’environ 50m2. Je vais faire mon curieux : c’est un atelier de fabrication de bouchons de liège (5 personnes y travaillent). Ils sont très gentils, me montrent leur machine et me donnent un bouchon en souvenir.

La marche se poursuit le long de la nationale et toujours sous la pluie : l’horreur !

Entre temps je suis passé devant une fabrique de statues : j’ai bien failli acheter un st Jacques mais…


A l’arrivée à Grijo, un petit verre de vin de Bairrada sera le bien venu.
L’hospitalière a 19 ans et déjà plusieurs chemins à son actif : bravo.

Une pèlerine arrive emballée dans un sac poubelle : mieux que d’être trempée, non ?

18 avril. Enfin le beau temps, cela fait du bien. Le chemin est rapidement en campagne.
Dans les villages des sacs de pain frais sont accrochés aux portes des maisons, le boulanger est passé : c’est bien tentant.

Le chemin devient très sauvage (et pas très propre) et tout d’un coup on voit la mer : ça fait longtemps depuis Lisbonne !
Coup de téléphone de Flo (je sors le kit main libre) : on va papoter et faire 3km ensemble.
Les faubourgs de Porto approchent.

Il fait faim, il est temps de goûter les tripas à la mode de Porto et le gâteau de Pâques ; la bacalhau ce sera pour ce soir.


Entrée en ville par le pont Eiffel. La vue est somptueuse.

Porto et le Douro

Arrêt à la cathédrale Sé pour un temps calme. J’achète un nouveau crédential (le passeport du pèlerin) car le mien est archi plein de tampons et n’a plus de place libre. Je visite le cloître.

La cathédrale Sé

Ensuite direction l’albergue Casa diocesena de Vilar où je prends la dernière place : il était temps que j’arrive !

Je suis à 10mn à pied du centre ville : un lit et une douche chaude pour 7€ !

Dans la chambrée, il y a une pèlerine Florence… de Mazamet qui arrête son caminho à Porto. Le monde est petit non ?


L’étape du jour aura duré 6h10 pour 18km. C’est pas rapide. Fatigue ?
Depuis Lisbonne j’ai 437 km au compteur GPS. Mais le chemin n’est pas encore fini jusqu’à Santiago.

Vendredi 19 avril. Aujourd’hui, changement d’albergue via Portuscale (côté sortie de Porto).
Repos : il y a encore beaucoup de chemin à faire pour Santiago (260km annoncés). Départ demain au chant du coq.
Donc pas de visite de la ville, pas de visite de la fameuse cave Taylor ni dégustation, ni la librairie Lello, ni le hall de gare pour ses azulejos, ni un tour en vieux tram pour le fun…rien de ce qui était prévu : Il faut dire qu’il pleut.

Le pèlerin restera à l’abri.

Très bonne fête de Pâques à vous tous. Rendez-vous le 22 avril.