6ème étape de marche. La première semaine de marche touche à sa fin en ce jeudi 4 avril. De Santarem à Golega. Lisez un peu le journal du pèlerin.
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Départ 6h30 plaisir d’un lever de soleil sur la plaine. Pose café à 10h00 à Vila de Figera. J’ai perdu une de mes petites bouteilles d’eau.
Traversée de plaines agricoles (choux, patates…) puis forêt de chênes-liège, dont le Portugal est un très grand producteur.
Question : savez-vous comment on appelle une plantation de chênes-liège ? Une suberaie, du nom latin quercus suber.
Dépassé par une pèlerine anglaise étudiante Master de philo. Traversée d’Azinhaga. Très bel aménagement des berges du rio Almonda le long d’un agréable chemin. Hérons cendrés, lotus le long des berges et papyrus du Nil spécialement taillés pour fleurir. C’est beau à voir et reposant.
Arrêt à l’église de San João de Ventosa en pleine campagne. Arrivée à Golegã sous la pluie : le poncho est bien utile et avec la gadoue les pieds sont lourds !
Je suis seul dans l’albergue : aucun des pèlerins qui m’avaient doublé dans la journée. 34km en 10h30.
Vendredi 5 avril : étape 7, de Golega à Tomar.
Départ 8h00 pour une petite étape qui deviendra grande jusqu’à Tomar, malgré moi. En effet , l’arrêt prévu à Aciera à 17km n’a pas été possible car l’auberge (reconversion de l’école communale) vendue sur les guides n’est pas encore finie.
Sortie du village sous la pluie (dur dur de bon matin). Au 1er carrefour je retrouve Lise l’anglaise de la veille et un couple de pèlerins (un chinois Robert + Suzanne ) et c’est parti pour un bout de chemin en anglais, tout le monde marchant à la même vitesse.
On traverse des champs d’oliviers puis le village de San Caetano (course de vitesse pour mettre le poncho 8s avant de se prendre une belle averse).
Petit dej à 10h00 : sandwich jambon et 2 grands cafés mais le patron refuse que je paye ! Les gens sont incroyablement généreux et sympathiques avec les pèlerins : fruits, gâteaux, eau, pain, ou coup de klaxon bienveillant et mots d’encouragement…ils offrent beaucoup à ceux qui marchent.
Puis traversée de Quinta da Cardigan, grosse propriété 1830 quasi à l’abandon mais romantique et pleine de charme, à l’anglaise. Puis après cette immersion dans un autre temps le chemin passe le long d’une petite voie pavée et à partir de là le groupe m’a devancé. A suivi une marche forcée le long d’une étroite nationale mal entretenue dont les nombreux véhicules m’obligent à plonger régulièrement dans les herbes mouillées et à me faire arroser par l’eau des nids de poule : génial !
A Vila Nova de Barquinha, très belle église puis traversée de la forêt d’eucalyptus sans un bruit d’oiseau, que le sifflement du vent et de la pluie en tempête. La terre est boueuse et les pieds sont lourds. Ça monte et ça patauge en bas de la descente : qu’elle idée d’être là ?
Dans 2km c’est l’arrivée à Aciera mais là, catastrophe : l’auberge n’est pas encore finie et il grêle (la casquette sous le poncho c’est pas mal).
Au bistrot un retraité Portugais de France me dit que Tomar est à 7km plus 5km pour le centre ville. Cela fait beaucoup de chemin et de temps à la vitesse d’un escargot un jour de pluie.
Bref après 9h30 de marche et 32km me voilà enfin à Tomar à la recherche de l’auberge des pèlerins.
J’y retrouve l’Italien de Santarem qui prépare et m’invite au repas du soir (spaghetti al dente al tonno…un régal ) ; l’Espagnol a amené du chorizo et du jambon et préparé une salade de tomates et oignons ; Jacques le français et moi avons participé à l’achat du pain et du vin et on a invité la Portugaise qui gère l’auberge. L’anglaise a joué la Brexiteuse et a décliné l’invitation.
Samedi 6 avril : pause touristique à Tomar, la ville des Templiers. Un détour par rapport à l’itinéraire le plus court mais un lieu à visiter absolument !
Le monumental couvent des Templiers construit au XIIe siècle.
Le château des Templiers est à cette époque-là le dispositif militaire le plus moderne et le plus avancé du royaume, inspiré des fortifications de la Terre Sainte.
Le rio Nabao et son moulin
Rue de la synagogue
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Après 7 étapes de marche au long cours 143km parcourus (presque 1/4 du chemin) j’ai constaté qu’il y avait 2 sortes de pèlerins : les Sherpas et les Paschers. Les 1ers sont entraînés, rapides et accompagnés de gazelles et les 2èmes (comme moi) qui vont seuls et tranquillement et sur lesquels on ne mise pas 10 kopeks sur leur arrivée à Santiago !
Rendez-vous le 10 avril.
Super Marc, je suis admirative, et envieuse de cette expérience que tu vis. Que tu garde la forme et le courage pour arriver à Santiago. Je mise plusieurs kopecks sur ton succès dans cette aventure.
Bonne semaine. Bises
Annie