Pour le moment la balise SPOT a été prêtée à un ami et du coup il n’est plus possible de situer Jasmin qui reste pour l’hiver et le printemps basé à Lanzarote (Canaries).
C’est au Maroc qu’a commencé la première aventure de Jasmin en 2011. Nous y sommes donc retournés avec un immense plaisir en commençant le voyage à partir de la frontière algéro-marocaine à Saïdia.
De Saïdia, pas grand-chose à dire car la marina est assez quelconque (quoique plutôt bien équipée) et la ville qu’on rejoint en bus n’a pas vraiment d’attrait, sinon les murailles plutôt jolies qui cernent la vieille ville.
Le tourisme balnéaire y est important l’été mais dès la fin de la saison les restaurants et les boutiques ferment. Pas très avenant mi septembre lorsqu’on débarque.
Sans regret, on quitte Saïdia, direction les deux enclaves espagnoles autonomes : Melilla puis Ceuta. Traversée calme de 130MN, nuit en mer, sans rien de spécial à noter. Un coin d’Europe en plein Maghreb.
Melilla se signale de loin par un immense bâtiment surmonté d’une « soucoupe volante » (l’ensemble est très laid !) et par la vieille ville surplombée d’un fort datant du XVIème siècle, très intéressante à visiter. La marina est impeccable et, fait notable, la moins chère jamais fréquentée depuis que nous avons un bateau !
Les magnifiques magasins des armateurs, construits au XVIIIème, ont été transformés en Musée ethnographique des cultures amazigh (berbère) et sépharade (juive), malheureusement fermé lors de notre passage car c’était fête nationale de la communauté de Melilla !
La vieille ville a gardé tout son charme à l’ombre des murailles épaisses. Du haut des remparts on peut admirer des petites criques bleu turquoise et la ville basse. C’est toujours agréable de prendre de la hauteur.
Entre deux remparts une ravissante petite plage attend les baigneurs.
Après Mélilla, nous filons vers Ceuta : à nouveau nuit en mer et 130MN à parcourir.
Ceuta selon moi n’a pas le charme de sa voisine et sa marina est très petite : vers la fin septembre nous avons trouvé une place mais en saison cela est sûrement difficile.
La vieille ville a aussi des forteresses impressionnantes qui surplombent la mer et divisent en deux l’isthme qui forme la cité, laissant la mer circuler librement. Au bas des murs une immense plage fait le bonheur des baigneurs.
De belles constructions se laissent découvrir le long des avenues ou sur les places :
L’influence arabe se fait encore sentir comme en témoignent les bains maures du XIème siècle.
Mais nous sommes bel et bien en Europe ici et quand nous quittons Ceuta les cales sont pleines, notamment de charcuteries et de bière car au Maroc il n’est pas toujours aisé de s’approvisionner en la matière.
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A peine 25MN vers l’ouest et Tanger nous attend. C’est une ville vivante, cosmopolite, carrefour de cultures et voie de passage entre Afrique et Europe et entre Méditerranée et Atlantique.
Port de pêche,nouvelle marina et l’immense port de commerce de Tanger Med plus à l’est : entre tradition et modernité, des mondes se côtoient et s’entremêlent.
Une grande marina a été construite qui n’est pas encore en service. Nous sommes quant à nous à quai au fin fond du port loin du centre et sans grandes commodités. Et surtout nous retrouvons après 2 ans de Méditerranée les marées de l’Atlantique qui certains jours nous obligeront à grimper de plus de 2m pour atteindre le quai : échelle indispensable !
Nous avions eu l’occasion d’y séjourner en 2012 mais très brièvement : les 3j de la visite seront bien remplis !
Le port de Tanger, avec la nouvelle mosquée depuis les hauteurs de la kasbahLa vieille ville est à la fois arabe et espagnole, et encore française pourtant :
De la kasbah perchée sur un promontoire nous avons découvert la ville et les ports.
Une des pièces maîtresses de la vieille ville est l’ancienne maison du gouverneur qui abrite un musée intéressant et un beau jardin.
Nous avons bu un thé à la menthe au café Hafa, qui depuis 1921 surplombe la mer de ses gradins toujours bondés. Déception : certes l’endroit est curieux et la vue superbe mais bien que vanté par le Guide Bleu, il est très sale, bruyant et finalement sans grand intérêt.
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Pour vous faire saliver ou vous mettre en appétit , un panel de délices marocaines.
Comment habiter ici sans déguster un tajine ou un couscous avec du ftaïa (compotée d’oignons aux raisins secs), sans manger à la main des sardines grillées, ou sans boire un thé à la menthe accompagné de pâtisseries ?
Calories assurées mais quel bonheur de se lécher les doigts pleins de sucre ou de graisse…! En Europe on nous regarderait avec dédain pas ici.
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Nous avons quitté Tanger un peu à regret pour continuer le voyage vers l’étape marocaine finale : Rabat.
La traversée s’est faite sur 24h, escortés pendant un moment par une troupe de dauphins qui ont joué autour du bateau.
Rabat, toujours aussi belle et envoûtante !
A l’arrivée vers 9h30 les pilotes de la marina nous attendent mais il faut faire vite car la marée baisse et bientôt on ne pourra plus rentrer à cause de la barre qui se forme à l’entrée de la rivière Bouregreg. On passe tout juste au grand soulagement du Capitaine. Il aurait sinon fallu attendre la marée de l’après midi…
La kasbah qui guette les arrivants côté mer est toujours aussi majestueuse mais il fait gris en ce 26 septembre et elle n’a pas la belle couleur miel que lui confèrent les rayons du soleil.
Revoir des amis et des lieux magnifiques n’a pas de prix !
Durant la semaine passée à Rabat, servant de guides à nos amis présents sur le bateau, nous avons refait le pèlerinage vers les sites les plus emblématiques qui nous ont tant marqués.
La tour Hassan se dresse toujours au dessus du fleuve avec aplomb. Cette ancienne mosquée jamais terminée a pour « jumelles » la koutoubia de Marrakech et la mezquita de Séville.
Nous avons revu le Chellah, l’ancienne ville romaine de Sala Colonia de d’Antonin, transformée en nécropole à la fin du XIIème siècle par les Mérinides.
Un lieu toujours aussi enchanteur.
Nous avons encore une fois revu l’adorable petite médersa de Salé, ancienne école coranique restée dans son jus, à deux pas de la marina.
Entre autres lieux incontournables de la ville : la kasbah des Oudayas, enceinte de ses murs ocres, et d’où on balaie du regard toute l’embouchure du fleuve et la ville voisine de Salé.
et tout en bas de la kasbah le beau jardin andalou et et le café maure, de notre point de vue le plus joli café traditionnel de la ville
Et puis nous avons bien sûr pris le temps de flâner dans les souks, de faire un saut au village de l’artisanat, de visiter la magnifique cathédrale 1930 et de parcourir la belle avenue Mohammed V, véritables Champs-Elysées de Rabat…
Nous aurions pu aussi revoir aussi le musée archéologique, le jardin d’essai et tant d’autres choses si le temps ne nous avait pas été compté…
Nous sommes même revenus voir la tour Maroc Télécom qui nous avait fait venir au Maroc en 2011.
Nous reviendrons un jour j’espère …
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Bref à la fin de ces quelques 3 semaines sur les côtes marocaines passées trop vite nous sommes toujours aussi ravis de revenir dans ce pays qui par comparaison avec ses voisins maghrébins apparaît comme très en avance. Le pays construit et bouge à grande vitesse.
La dernière étape de ce périple 2017 est la traversée vers les Canaries, que nous découvrirons dans quelques semaines lorsque vous aurez goûté le Maroc.
Encore une visite sublime… et après le plaisir des yeux, tu nous mets l’eau à la bouche avec ces délices du Maroc…
Bises de nous deux.
M.Paule et Dany