Mi-juin nous avons mis le cap sur Tenerife à 50 milles nautiques (environ 90km) à l’ouest de Gran Canaria.
Cette île est la plus grande et la plus peuplée des Canaries et son relief très montagneux comporte le plus haut sommet…d’Espagne. De nombreuses balades, de divers niveaux de difficulté, font le bonheur des randonneurs. Et précisément le projet du Capitaine était de gravir le mont Teide, 3718m.
Lorsque nous sommes passés dans la forêt vers 6h3O le matin
il faisait 6° à peine alors qu’au ras de l’eau on avait déjà 18° ;
un épais brouillard poisseux nappait les arbres et la route.
D’un coup on plongeait en plein hiver à quelques kilomètres seulement du rivage !
Étrange sensation…
Nous avons d’abord traversé une curiosité végétale inconnue ailleurs, vestige des forêts primaires de l’époque tertiaire. Située entre 300 et 1300m d’altitude, la laurisilva, forêt de lauriers et autres arbres à feuilles persistantes (certains pouvant atteindre jusqu’à 40m) est un type de forêt subtropicale humide seulement présent aujourd’hui sur quelques unes des îles des Canaries, aux Açores et à Madère.
Les sous-bois sont couverts de fougères et herbacées car l’humidité y est très forte, et abritent des espèces endémiques d’oiseaux et autres animaux et insectes. Des mousses et lichens très rares qui pendent des arbres comme des décors d’Halloween ajoutent à la beauté des lieux.
Cette curiosité est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
Après quelques kilomètres dans la laurisylve sur la route en lacets grimpant fortement, des pins des Canaries magnifiques précèdent une zone totalement différente : rares arbustes (genêts, lavandes…tous en fleur à cette période) d’à peine un mètre de haut pour les plus grands et zones volcaniques caillouteuses s’exposent en plein soleil, dans un air pur et un silence exceptionnel.
Un observatoire est d’ailleurs installé au sommet pour le plus grand plaisir des astronomes.
Et tout à coup barrant l’horizon, majestueux et immense, le Teide.
Une image particulièrement superbe et impressionnante. La nappe de brouillard précédemment traversée cachait totalement la côte de son humide manteau moelleux.
Au début du sentier de Montana Blanca, le Capitaine a entamé sa marche de 11km, dont le dénivelé de 1200m fut sans doute le plus délicat à négocier.
Tout le long du chemin, des groupes de randonneurs se succèdent, faisant une halte au refuge dont les places limitées réduisent le nombres des dormeurs.
Le plus dur fut de reprendre la randonnée après la pause ! Mais les paysages somptueux sont une récompense magnifique pour ceux qui grimpent.
A l’arrivée après 5h30 d’effort on est à environ 3500m d’altitude, pas tout à fait au sommet encore qui nécessite une autorisation spéciale.
Une expérience qui ne s’oublie pas.
Le mousse, lui, est sagement resté au pied du téléphérique face au grandiose paysage de lave et de cratères, en lisant un roman passionnant…Et a attendu le retour du héros de la journée par le même téléphérique.
Santa Cruz de Tenerife est la capitale de l’Île.
Juste à notre arrivée s’est tenu le premier match de la Coupe du Monde de football (Espagne/Portugal ; score final 3 – 3), match que nous avons vécu assis par terre, un verre de bière à la main au milieu des Canariens en liesse.
Dans l’immense port, des plate-formes, des ferries, des tankers et gaziers ou des hôtels flottants comme à Las Palmas… et quelques magnifiques unités anciennes
et sur la jetée d’étranges rochers peints à l’effigie de célébrités de la musique de toutes les époques
La ville est cernée par les montagnes. De beaux bâtiments très anciens autant que des immeubles des années 30 ou même avant-gardistes jalonnent le centre ville.
et devant, encore une fois un magnifique bronze quasi grandeur nature comme dans tant d’autres villes…
Mais à Santa Cruz c’est l’auditorium « Adán Martín » qui attire le plus l’attention et mérite une mention spéciale : il sert d’amer aux navigateurs vu sa taille imposante et la blancheur de ses parois en céramique.
Évoquant une vague, il est l’oeuvre de l’architecte espagnol Santiago Calatrava Valls et fut inauguré en 2003. Il est considéré comme un des bâtiments les plus emblématiques de l’architecture espagnole contemporaine.
Jouxtant le fort St Jean du XVème siècle il est incontournable !
En bordure de la côte un parc nautique conçu par l’artiste de Lanzarote Cesar Manrique (voir articles 1 et 2) et aussi un beau jardin consacré aux palmiers : agréable balade au dessus de la mer.
A l’ouest de l’île nous avons aussi visité le jardin botanique de Puerto de la Cruz et son « annexe » de la ville voisine de La Orotova.
Une magnifique balade au milieu des arbres et des fleurs exotiques qui a ravi mousse et Capitaine.
En descendant vers la mer pour rejoindre Puerto de la Cruz, une étrange rosace de pierre a attiré notre attention dans la lumière glauque et humide de la forêt…
A la Orotova, en plus du jardin botanique, quelques belles maison traditionnelles dont la célèbre « casa de dos balcones »
La spécialité de cette bourgade est la conception de « tapis » éphémères au moment de Pâques, des images pieuses fabriquées en sables colorés : un rien kitsch mais artistiquement fait cependant !
Un potier travaillait aussi dans le hall d’exposition des tapis.
Bref cette virée à Tenerife fut très intéressante et variée. De beaux souvenirs plein les yeux et des mollets d’acier après la grimpette sur le Teide !
Encore un reportage très intéressant et enrichissant… Mousse et Capitaine gardent la forme !!! Bravo !!!
Un grand merci et d’amicales bises niortaises !
M.Paule et Dany